Dépêche AFP, un coup de fil, tu (devoir) partir
Vite, un sac photo, tes objectifs, de quoi écrire
Dans cette rue qui (dormir) , je te (serrer) fort, fais gaffe à toi
Je (savoir) que tu n' (avoir) pas peur mais moi, j' (avoir) un peu froid

Ton avion (s'envoler) encore vers quelle guerre, vers quel combat
Une fois de plus les enfants demanderont pourquoi t'y (aller)
Une fois de plus je répondrai, que sans leur maman, personne saura
Et que pendant tout ce temps, seules tes images parleront de toi

Où (être) -tu ? M’ (entendre) -tu ?

Dix jours que tu es partie et tes messages (se faire) rares
À la radio, ils ont dit que les rebelles (prendre) le pouvoir
Ce matin, à l'école, les enfants ont entendu l'histoire
Moi, je (crêver) de n' pas sentir ta peau quand (venir) le soir

Devant la télé, je (savoir) le prix de chaque image
Tellement peur de voir ton nom un jour en première page
Je t' (entendre) courir sous une pluie de feu et d'enfer
Je t’ (envoyer) ce que je peux, tous nos sourires dans tes déserts

Où (être) -tu ? M’ (entendre) -tu ?

Dépêche AFP, en pleine nuit, tu ne (rentrer) pas
Une journaliste enlevée, toutes les télés (parler) que de ça
Un peu partout ta photo avec écrit « on t’ (oublier) pas »
Les enfants me (regarder) , ne (dire) rien, on t'attendra (on t'attendra)

Où (être) -tu ? M’(entendre) -tu ?

Tu m'as dit que certains soirs tu (s'endormir) en pleurant
Que les fenêtres du monde (se fermer) sur toi en chuchotant
Je te (dire) qu'il faut tenir que tous ici (suivre) ton histoire
Je (s'accrocher) à ces sourires qui (passer) sur moi dans les couloirs
Je te (voir) courir sur le tarmac demain peut être
Je t' (entendre) venir je te (serrer) déjà dans mes rêves.

Où es-tu? - Patrick Bruel